Au cours de ces cinq dernières années, des progrès ont été réalisés en matière de la promotion de la gestion durable du capital naturel en République de Guinée, dont l’un des objectifs stratégiques est l’atténuation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), en privilégiant la construction des barrages hydroélectriques, la valorisation des déchets, la promotion des énergies renouvelables pour une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles.
D’où, le gouvernement prend en considération cette situation et a décidé de se tourner vers le biogaz, étant donné l’abondance des déjections animales, des déchets agricoles et d’autres formes de biomasse non forestière et les avantages liés à son utilisation tant sur le plan sanitaire, environnemental et économique.
Soutenu par le Fonds de l’Environnement Mondial (GEF) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) Guinée, le projet BIOGAZ intitulé « Création d’un marché à des fins de développement et d’utilisation de ressource de biogaz en Guinée », notamment en fournissant 1.585 biodigesteurs domestiques à environ 8.550 ménages dans 135 communes rurales réparties dans 28 préfectures de la Guinée.
Selon le rapport publié en mars 2021 en marge de la Conférence des Parties (COP 26), sur les besoins en technologie de la Guinée, la technologie du biodigesteur permet de diversifier l’offre énergétique en mettant à la disposition des populations rurales et périurbaines de l’énergie propre pour la cuisson et l’éclairage d’une part et du compost pour améliorer la productivité agricole et bien d’autres avantages connexes liés à la santé, à la protection de l’environnement et changement climatique, d’autre part.
Il faut indiquer, que dans les zones rurales et périurbaines, le développement de la technologie du biodigesteur favorisera l’atténuation des émissions des gaz à effet de serre sur deux aspects : l’utilisation du biogaz pour la cuisson des aliments et l’éclairage permet de réduire l’impact négatif de l’utilisation du bois de chauffe et des énergies fossiles comme principal combustibles, et l’utilisation des effluent (fertilisants organiques), permet la conservation et l’amélioration de la fertilité des sols en lieu et places des engrais azotés sources d’émissions d’oxyde nitreux, d’où l’augmentation de la production agricole.
le projet BIOGAZ a pour objectifs spécifiques : construire 5.000 biodigesteurs, équipés et fonctionnels à travers le pays en fonction des capacités locales, assurer la distribution et/ou la commercialisation des effluent, conduire des études sur la rentabilité des biodigesteurs et leur efficacité en termes d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et de bien être dans les ménages.
En effet, selon le ministère de l’environnement, des eaux et forêts la part de la biomasse dans le bilan énergétique est encore à 78% en 2021. En couvrant au moins 60% des ménages ruraux et pré urbaines en technologie de biodigesteurs, il est probable que vers les années 2030 cet objectif soit atteint voire dépassé.
Cet objectif est en rapport avec les cibles définies dans le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).
En outre, la Contribution Déterminée Nationale (CDN) révisée de la Guinée a établi un objectif conditionnel de 49% et inconditionnel de 20% en vue de la réduction de ses émissions brutes d’ici 2030.
Ce projet est conforme aux priorités nationales définis dans la Lettre de Politique du secteur de l’Energie (LPSE), la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) et le (PNDES).
A rappeler, que les principales sources d’approvisionnement énergétique de la Guinée sont la biomasse (environ 80%), les produits pétroliers (18%) et les ressources hydriques (2%).
Le budget prévisionnel requis est de 4 millions de dollars américain (4.000.000 USD). Pour la mobilisation de ces fonds, la République de Guinée compte sur une diversité de sources de financements climats au niveau bilatéral, multilatéral, international des opérateurs privés et de l’Etat.
L’ambition de la LPSE est de réduire la part du bois et du charbon de bois dans le bilan énergétique à 50% à l’horizon 2025, notamment au moyen du recours à des énergies de substitution. A moins de 5 ans de 2025, cet objectif a peu de chance d’être atteint. Vu le manque de coopération entre les acteurs ; le manque d’engagement des collectivités locales ; la faiblesse des capacités financières et techniques.
Pour y parvenir, la Guinée doit procéder à un changement véritable vers une réponse climatique plus efficace avec des actions prioritaires qui comprennent entre autres : le renforcement des capacités de gestion des risques épidémiologiques et climatiques.