Le sous-sol guinéen en raison de sa structure géologique, dispose d’un potentiel minier qui fait l’objet d’exploitation et de valorisation à grande échelle. Elle repose sur une concentration de ressources minérales, reconnue comme l’une des plus importantes au monde : bauxite (+ 40 milliards de tonnes de bauxite à 40% Al2O3), de minerais de fer (+20 milliards de tonnes de haute qualité), d’or (plusieurs milliers de tonnes), de diamant (généralement de qualité joaillerie) ainsi que des indices importants d’uranium, de graphite, de cuivre et de pétrole.
Depuis plusieurs semaines, l’on assiste à l’exode rural le plus spectaculaire vers la sous-préfecture de Kounsitel (située à 7 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Gaoual). Et pour cause l’exploitation d’une mine d’or découverte récemment dans le district de Mandiké et à Toumbo-bowe dans la commune rurale de Kounsitel, qui attire la convoitise de milliers de personnes venues de tout horizon.
On dénombre plus de 8.000 nouveaux arrivants, venus de toute la Guinée, notamment de la Haute Guinée et de la Basse Guinée dans la commune urbaine de Gaoual et périphéries. Ils sont orpailleurs ou ambitieux, munis de leurs accessoires de travail non négligeable (daba, pelle, détecteur de métaux, mortiers et autres outils) à la quête du métal précieux jaune, chose qui a déjà provoqué un manque criard de logements dans la localité.
Cependant, l’exploitation de ce domaine n’est pas sans conséquence sur l’environnement et la santé des populations qui vivent dans les environs en cette période de pandémie.
A cette allure, un nouveau désastre environnemental se profile à l’horizon. En effet, l’exploitation sauvage peut déséquilibrer les milieux naturels de plusieurs manières : par la transformation des paysages, le dépôt de déchets solides et le rejet d’effluents liquides et atmosphériques. Ce qui peut inévitablement porter préjudice à l’environnement et au cadre de vie des populations avoisinantes.
Suite à cette situation, d’autres enjeux environnementaux d’importance liés aux mines aurifères non réglementées incluent : les risques de contamination au cyanure, la grande quantité d’eau nécessaire au traitement du minerai, le risque de bris des bassins de rétention, les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi elles perturbent des terrains naturels qui constituaient l’habitat de nombreuses espèces et de nombreux écosystèmes, elle entraîne le déboisement excessif, la dégradation du sol, la menace à l’extinction de certaines espèces biologiques.
Aux dernières nouvelles, les autorités de Gaoual, réunies en comité préfectoral de défense et de sécurité avec la commission de prospection ont décidé de dépêcher des patrouilles mixtes à Kounsitel pour empêcher toute exploitation de la mine d’or jusqu’à nouvel ordre.
En raison des contraintes d’insécurité que ce mouvement de personnes suscite, une délégation gouvernementale est attendue dans les prochaines heures à Gaoual pour une évaluation de la situation sur le terrain assortie de propositions concrètes.
L’objectif de cette proposition sera donc de renforcer le contrôle au sein des forêts, mais aussi des points de trafic de matériaux dangereux. Cette mesure permettrait également de limiter les activités clandestines et leurs impacts sur les écosystèmes forestiers dans la localité.